écrivailleurs

Tu avances.

Tu sais où conduit ce chemin.

Ton regard se fixe à l'horizon. Tu nourris l'impatience de tes souvenirs, de ce futur... puisque tu avances. Tu sais ce qui t'attend : la lumière.

Elle ébranle tes remparts : tu fais face à la Beauté... aveuglée de ses couleurs, de ses propositions, de ses possibles : TOUT !

La lumière traverse les tympans. La partition du pinceau éveille l'innocence : tu goûtes de nouveau à l'émerveillement.

Regarde, et emplis-toi d'harmonie...

Tu goûtes, tu savoures, te délectes devant ces toiles éclairées. Leurs lumières te ravissent et ton âme leur sourit. Enfantine, elle s'émerveille, tremble et l'émotion palpite à ton coeur. Ton regard, accroché par un coin de matière, tu restes suspendue à la lisière d'un monde où tu voudrais plonger. Ton iris rayonne de pigments ancestraux, délicats reliquats d'un regard personnel offert.

Eblouie, enchantée, une voix reprend corps en toi.

Tout est purification. L'âme sort claire, légère, délestée de l'inutile. Propre, elle s'élève vers ces créations, contemple et puise l'Amour dans les couleurs vivantes de la toile.

La connexion s'établit par la matière : la peinture t'offre une Renaissance et la vie coule en flots colorés, en toi. L'Amour comble tes besoins.

Tu brilles, tu illumines de ton sourire ces toiles, remerciant l'Univers de ces dons, de ces partages à travers le Temps.

Quant l'Art est la source à laquelle tu puises le sens-même de ta vie.

rédigé entre le 1er et le 26 avril 2017

inspiré par un week-end à Paris : musée d'Orsay, musée Rodin, les 18 et 19 mars 2017, avec un ami.

Elle a tout quitté pour pouvoir survivre enfin

Elle a tout quitté pour de plus beaux lendemains

Elle marche à présent sur une terre inconnue

Elle marche, s'entêtant... mais si elle avait su...

Ils la prennent, sans vergogne et sans honte, ils la saignent

Chaque main sur sa peau assassine un espoir

Chaque main sur sa peau affaiblit sa mémoire

Ils la prennent, sans crainte et sans tendresse, ils l'entraînent

Vers le gouffre abyssal d'une vie sans lendemain

Vers la mort de son âme qui s'emplit de chagrin

Lui ôtant cette flamme qui brûlait en son sein

Faisant couler des larmes pour ses assassins

Un nouvel  invité s'est glissé en ses veines

Effaçant sa douleur, évaporant ses peines

A la pureté de neige et à l'ardeur du feu

Il consomme à son tour son âme, éteint ses yeux

Il s'insinue en elle, pervertissant son sang

Il lui fait lâcher-prise tout en l'emprisonnant

A corps perdu, sous leurs mains avides elle se pâme

Sous leurs assauts, fermant les yeux, perdant son âme

Une overdose a eu raison de leurs envies

Une overdose de haine, de douleur, de folie

Cette histoire aurait pu trouver sa fin ici

Si les Hommes en ce monde n'étaient pas tous pourris

Si les Anges parfois sortaient du Paradis

Pour venir sur Terre aider les démunis.

Ils l'entraînent

Vers un monde nouveau d'infinis sans lendemain

Ils l'entraînent

Tout en sachant déjà qu'une autre est en chemin

Elles viennent

Du plus profond des pays où le peuple a faim

Elles viennent

Marchant, avançant, déterminées, vers leurs fins

Les yeux clos, leurs bouches sont un nouvel univers...

des galaxies explosent sur leurs papilles électrisés par des comètes de passage. Des soleils en fusion échauffent leurs sens ; et des étoiles emplissent leurs visions intérieures... une intimité naît en cet espace partagé...

Hérissées de désirs de découvertes, les

peaux accueillent ce contact avec chaleur... elles happent la moindre information, inconscientes des conséquences inéluctables sur les pulsations cardiaques, le souffle ou les émois...

Et la danse du coeur en est bouleversée. Le rythme, harmonieux et doux avant cette heure, perd la cadence, percute les troubles constellant ces deux êtres. Il se grave sur leurs respirations entremêlées,  qui se cherchent... Ils ne songent pas à reprendre leur souffle, attisés par ces attirances irrésistibles, en atomes porteurs d'explosions nucléaires !

Les mains, larges, aux doigts fins, sont closes, calmement mais fermement. De multiples cicatrices lardent la peau sombre d'éclairs blanchâtres. Des muscles la font vibrer, onduler, saillir... vivre. Le volant est perdu au sein de ces doigts denses, immobiles, qui semblent personnifier la Vie. Les ongles sont étrangement soignés.

Ses yeux sont fixés sur la piste ravagée qui brutalise son camion. Ils la scrutent afin de le soulager autant que possible. Les gestes sont calculés, automatiques, tandis que les souvenirs le happent et l'entraînent vers ce lieu oublié... bribes de paysages verdoyants... odeur de café... de chocolat chaud... le pain ! Croustillant et tendre... la confiture collante, sucrée, aux parfums inconnus... le mal des transports... Ouf ! Il avait failli perdre l'essieu, là... il fallait se montrer plus vigilant. Et le visage de sa mère, souriant, heureux remplace pourtant la vision cauchemardesque du sentier qu'il suit.

Ses traits se détendent instinctivement, ses lèvres tristes prennent vie et découvrent une rangée de dents étincelantes. Puis elle le remercie pour la fleur... Il ne la voit jamais malgré tous ses efforts. Cette route le mènera à elle... Voilà 20 ans qu'il la cherche... Le reste, séché, incolore et inodore n'est plus identifiable depuis longtemps ! Il y a quelques jours, un homme montrait une de ses photos... Depuis, il roulait, vers elle : la fleur offerte à sa mère lorsqu'il était enfant ! Le dernier témoin d'un paradis oublié, perdu...